Home / Les films / Filmographie / Un Ange à la Mer

Grand Prix, Crystal Globe, Best Actor : Olivier Gourmet et Don Quixote Prize au Karlovy Vary International Film Festival 2009 ; Prix du Public au 15e Cinéma Tous écrans Genève 2009 ; New Voices, New Visions au Palm Spring International Film Festival 2010.


Distribu� par :
Imagine Film Distribution
Ce film n'est plus à l'affiche

Un Ange à la Mer

Critique :

(...) Poétique, douloureux et prenant : ce premier long métrage s'avère une très belle réussite.

Stefie Shock aurait pu chanter «Un ange à la mer, pour chaque père amer» tant la phrase décrit avec exactitude le film de Frédéric Dumont. Poétique, douloureux et prenant : ce premier long métrage s'avère une très belle réussite.

(...) Coproduction entre la Belgique et le Canada, «Un ange à la mer» n'a presque rien à voir avec le précédent effort conjoint entre ces deux pays qui ont donné l'excellent «Congorama» de Philippe Falardeau. Il s'agit plutôt d'un drame intimiste, filmé au plus près, qui épouse son difficile sujet (la maniaco-dépression) sans faire de concession. Le récit est sans cesse en équilibre entre la beauté et la terreur, la fragilité et la dureté, la lumière et la noirceur, qui s'exprime par une atmosphère suffocante et des ombres qui envahissent régulièrement l'écran, laissant les protagonistes dans le noir avec leurs tourments.

Sans nécessairement éviter certains pièges dramatiques (métaphores parfois appuyées, lourdeurs de quelques passages, belle trame sonore un peu trop insistante), le scénariste et réalisateur Frédéric Dumont affiche une belle authenticité, échappant généralement au mélo tout en développant un regard triste et sensible sur l'enfance, un âge d'apprentissage où les influences extérieures sont primordiales au développement d'une pensée et d'une identité.

Sa compréhension de la famille et sa maîtrise des personnages sont possiblement ses plus belles qualités. Il plonge dans le malaise complexe sans jouer la carte du voyeurisme, prenant comme témoin un jeune garçon qui est déjà sur son chemin de Damas. Ce qui est trop loin de ses yeux n'a pratiquement pas d'intérêt, comme ces Canadiens (Pierre-Luc Brillant, Louise Portal) qui alimentent peu l'histoire. Cependant, dans sa tribu immédiate, il est le témoin presque omniscient - donc angélique - de l'éclatement de la cellule, rongée de l'intérieur par cette terrible maladie. Le regard de Louis permet de saisir l'inquiétude et le désarroi de la mère, superbement interprétée par une Anne Consigny au sommet de sa beauté et de sa délicatesse, et de la figure du père, où Olivier Gourmet donne une de ses plus belles prestations en dehors du registre des frères Dardenne. Deux pôles chargés d'émotions qui referment le triangle de l'imprévisibilité sur le héros, campé avec justesse par l'étonnant Martin Nissen.

Soutenant l'attention pendant ses 90 minutes malgré quelques répétitions, demeurant dans la morosité de l'âme en faisant abstraction de ces quelques moments de folie (les amateurs de chats n'ont qu'à bien se tenir), «Un ange à la mer» est un récit poignant et enrobant, nuancé et bouleversant, qui change du traditionnel mélodrame.

lecinema.ca par Martin Gignac
Condition d'utilisation - Newsletter - Stratégie par MOD - Website créé par DAYS - Graphismes par GINGER UP - Powered by eZ Publish
© A.S.B.L. Art & Cinéma - Cinéma Vendôme.