Ce film n'est plus à l'affiche
Un Prophète
Critique :
(...) le film de Jacques Audiard détonne par son exigence et sa maîtrise. C'est bien simple: son film rappelle les grands films de Scorsese et du cinéma américain des seventies.
Un des films les plus acclamés du dernier Festival de Cannes sort aujourd'hui en salle: "Un prophète" de Jacques Audiard. Le fils de feu Michel Audiard y fait preuve d'une maestria de metteur en scène impressionnante.
A l'éternelle question: la prison est-elle criminogène? La réponse de Jacques Audiard est oui, sans équivoque. "Un prophète", c'est l'histoire d'un mouton qui devient loup: Malik, un jeune beur analphabète et petit délinquant, écope de six ans de prison. Très vite, il y devient la proie des intimidations de codétenus. Pour tenter de se mettre à l'abri, Malik accepte de se mettre au service de César, un vieux mafieux corse qui dirige toute une bande.
La caméra de Jacques Audiard capte les relations troubles entre le jeune garçon et celui qui devient son mentor avec un réalisme impressionnant.
Au réalisme de la mise en scène s'ajoute un casting exceptionnel. Tahar Rahim, nouveau venu au cinéma, impressionne dans le rôle de Malik. Quant au vieux César, il est joué avec un charisme saisissant par un acteur de théâtre, Nils Arestrup, qui a appris le corse pour les besoins du film.
Pour la majorité de la presse réunie à Cannes, "Un prophète" méritait amplement la Palme d'Or. Car dans une production française souvent molle et consensuelle, le film de Jacques Audiard détonne par son exigence et sa maîtrise. C'est bien simple: son film rappelle les grands films de Scorsese et du cinéma américain des seventies.
rtbf.be du 26/08/2009 par
Hugues Dayez