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Présenté en sélection officielle de la Quinzaine des Réalisateurs - Cannes - 2010.


Distribu� par :
Les Films de l'Elysée
Ce film n'est plus à l'affiche

Un Poison Violent

Critique :

Excellente compagnie pour un film qui distille un charme délicatement vénéneux.

Une adolescente à la beauté angélique s'avance vers le curé pour recevoir la communion. Elle prépare sa confirmation. Allure compassée. Mine de circonstance. Mais, arrivée devant lui, elle hésite. Elle refuse d'ouvrir la bouche et lorgne vers l'enfant de choeur qui lui fait de l'oeil. Fin de la première scène d'Un poison violent. Un peu plus tard, elle embrasse une image pieuse de Jésus, qu'elle finit par coller contre son coeur qui est aussi son sein. On ne saurait mieux suggérer les tourments qui agitent l'âme et le corps d'une jeune fille catholique arrivée à l'âge des premiers émois.

Quand la quête du sacré - sujet en voie de disparition - se télescope avec les poussées de sève, on tient là un très beau personnage, qui fait devant nous l'expérience grave et contradictoire, douce et violente, de la solitude et de la liberté. Mais Un poison violent, premier film d'une jeune femme de 30 ans, Katell Quillévéré, est un peu plus que cela. Plaquée par son mari, la mère (Lio) a des élans mystiques vers le curé d'origine italienne, qui tente de ne pas excéder son rôle. Le grand-père alité (Michel Galabru, aussi truculent qu'attachant) est un joyeux paillard qui envisage de drôles de choses avec sa petite-fille adorée. Bref, c'est la confusion et le non-dit à tous les étages de la maison familiale. Ici et là, on repère quelques références, Bresson, Thérèse d'Alain Cavalier, La messe est finie, de Nanni Moretti, mais elles sont pertinentes et jamais écrasantes. La jeune cinéaste a le bon goût de ne pas perdre de vue sa jeune actrice qui a bien de la grâce (Clara Augarde) et à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession. Présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, Un poison violent a été récompensé par le prix Jean-Vigo, que Godard, Anne Fontaine, Olivier Assayas, Cédric Kahn ont reçu en leur temps. Excellente compagnie pour un film qui distille un charme délicatement vénéneux.

Le Point.fr par François-Guillaume Lorrain

Un petit bijou sur l'éveil au désir acclamé à Cannes.

Il faut voir ce premier long-métrage pour comprendre l'engouement qu'il a suscité lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes. On croit à une énième histoire d'adolescente prise dans les affres de la puberté et on reçoit, sans la voir venir, une claque presque aussi forte que celle flanquée par A nos amours, de Maurice Pialat, en 1983. Moins de rage, moins d'hystérie, mais une même force naturaliste au service d'un scénario riche en enjeux.

A quelques jours de sa confirmation, la jeune héroïne traverse une crise de foi provoquée par un amour naissant, mais aussi par la fraîche et douloureuse séparation de ses parents et les derniers jours de son grand-père anticonformiste.

Un petit hommage à la Thérèse d'Alain Cavalier ici, un clin d'oeil à Georges Bataille là et, partout, la personnalité d'une réalisatrice qui met toutes ses tripes dans une chronique où chacun(e) devrait se retrouver. Pour un premier film, c'est un sacré bon film.

L'Express.fr par Christophe Carrière
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