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Rundskop

Rundskop - Tête de Boeuf
Critique :

Michaël R.Roskam nous offre un premier long-métrage troublant.

RUNDSKOP est un film hybride d’une rare sensibilité mêlant polar, arrière-fond tant social que sociétal et quêtes individuelles. Entre le Limbourg et Liège, des années 80 à aujourd’hui, le réalisateur signe le portrait singulier d’un jeune homme, hanté par son histoire, et de son entourage.
Jacky est éleveur de bétail dans le Limbourg. Il travaille dans l’exploitation familiale où il perpétue l’engraissement du bétail. Comme son père en son temps, il est actif dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il s’apprête à se lier à un puissant trafiquant, il se retrouve face à son ami d’enfance et son passé ressurgit.

(...) Le scénario est brillant. Il permet d’évoluer à la fois dans une logique de polar où les situations ne cessent de se complexifier tout en restant réalistes et dans une logique introspective singulière au sein de laquelle Michaël R.Roskam parvient à mettre en parallèle la tragédie d’une homme et celle du bétail. Car le monde agricole auquel nous sommes confronté est non seulement un univers de trafics mais aussi un espace où le bétail est une marchandise objectualisée et mécanisée. Un veau n’a d’intérêt qu’après une cure d’hormones … Or, Jacky est sous hormones depuis l’enfance. Une curieuse coïncidence mère d’une réflexion déstabilisante voire destructrice.

(...) Tous les personnages sont d’une rare justesse. Michaël R.Roskam a pris le soin de peaufiner leur caractérisation et de mettre en scène un casting époustouflant. Si Matthias Schoenaerts s’impose comme admirable, tous les comédiens néerlandophones et francophones sont remarquables. Le travail sur les accents est les mimiques est fin sans pour autant sembler étudié. Les dialogues sont d’une qualité exceptionnelle. Philippe Grand’Henry ou encore Jeanne Dandoy (dont c’est ici le premier rôle au cinéma) s’imposent comme fabuleux dans des séquences qui pourraient être cultes.

Michaël R.Roskam parvient à lier habilement une approche singulière et une dynamique de genre commune. Il capte avec intensité l’agitation qui habite Jacky. Il nous permet de ressentir le trouble qui hante le protagoniste tout en restant concentré sur une action plus générale. La photographie, qui se veut ponctuellement être un réel vecteur de sens, est admirable, le travail sur le son intelligent. Le montage est pour sa part pertinent. Michaël R.Roskam a une réelle acuité cinématographique. Il en maîtrise le langage tout en gardant à l’esprit l’envie de captiver le plus grand nombre. De là sans doute une musique un peu trop présente car conditionnante tant les intentions sont marquées. Mais qu’importe tant le voyage en vaut la peine.

Cinemma.be du 27/01/2011 par Nicolas Gilson
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