Omar m'a tuer

Critique :

Un plaidoyer simple et efficace. (...) L'interprétation de Sami Bouajila est poignante.

Coupable ou innocent, Omar Raddad ? Roschdy Zem ne le dit pas mais assume l'angle empathique de son film, librement inspiré de la contre-enquête de Jean-Marie Rouart (Omar. La construction d'un coupable) et tiré du livre témoignage d'Omar Raddad, Pourquoi moi ?. En 85 minutes, voici donc exposées avec minutie, sincérité et émotion toutes les étapes de cette affaire rocambolesque dont on découvre, ébahi, les vastes zones d'ombre.

On est avec les gendarmes dans la cave de Mougins, on est avec l'accusé au procès, on est avec le condamné dans la cellule, happé comme lui par la mécanique d'une machine judiciaire qui se met en marche et que rien ne peut arrêter. Dans le rôle de Raddad, Sami Bouajila, oeil noir aux abois, est mimétique à souhait. Dans celui de l'académicien limier, Denis Podalydès est parfait en Rouletabille des années 90. Un film à hauteur d'homme sur la justice et le risque d'injustice.

Le Point par Marie Sauvion