Ce film n'est plus à l'affiche
Tom à la ferme
Critique :
Xavier Dolan a livré au public quatre films en cinq ans. Son talent manifeste, sa préciosité, sa grande confiance, à la limite de l’arrogance, ne laissent personne différent.
Tom à la ferme représentait pour Xavier Dolan l’occasion de prendre un nouveau départ, après sa trilogie d’amour impossible, et d’explorer un nouvel univers, celui de la puissante œuvre dramatique de Michel Marc Bouchard. Et il ne l’a pas manqué! Les amateurs de ses extravagances stylistiques (et ses détracteus) risquent d’être désarçonnés par ce huis clos anxiogène. Le réalisateur met tout son talent au service du récit, percutant et dérangeant.
Dès sa création, en 2011, Tom à la ferme a eu beaucoup de retentissement. La pièce du talentueux dramaturge québécois explore les thèmes de l’homophobie rampante, de l’identité sexuelle et de la famille. Mais aussi la grande solitude d’êtres piégé par son milieu et la tradition en situant l’action — comme le titre l’indique — à la campagne.
On évoque souvent le style flamboyant du réalisateur, beaucoup moins son talent d’acteur. Dolan a gagné en assurance et en précision depuis J’ai tué ma mère (2009). Tom lui permet de présenter un jeu plus nuancé et en intériorité, entrant totalement dans la peau du jeune publicitaire complètement désemparé par son deuil et la vie rurale. La distribution est d’ailleurs impeccable.
(...) Xavier Dolan a livré au public quatre films en cinq ans. Son talent manifeste, sa préciosité, sa grande confiance, à la limite de l’arrogance, ne laissent personne différent. Il est rassurant de voir qu’avec ce long métrage, le premier dont il n’a pas signé le scénario, le jeune réalisateur est capable de s’approprier une œuvre puissante sans la dénaturer. Le prix de la critique internationale à la Mostra de Venise était totalement justifié.par
Eric Moreault - blogues.lapresse.ca