Vier Minuten (Quatre Minutes)

Critique :

Vier Minuten ne laissera personne indifférent

Avec Cours Lola, cours, Goodbye Lenin, La vie des autres ou The Edukators, le cinéma allemand nous habitue de plus en plus à des œuvres fortes et de qualité, exigeantes sans être élitistes, et surtout, extrêmement humaines et bouleversantes. Vier Minuten, qui récolte une pluie de récompenses dans les festivals, est de cet acabit. Son réalisateur, Chris Kraus, également responsable du scénario, signe un film magnifique, prenant et secouant. Le genre de film qui nous accompagne encore un bout de temps une fois le générique final écoulé.

(...) L'histoire, d'abord, simple en apparence, n'est pas sans chausse-trapes et aborde une foule de thèmes, comme l'homosexualité, la vie dans les prisons pour femmes, la Deuxième Guerre mondiale, l'amour, la passion pour la musique ou les relations père/fille. Ensuite, la réalisation, sobre et parfois clinique, est avant tout au service des personnages. Fluide et racée.

Mais si Vier Minuten est si puissant, c'est par la force qui émane de ses deux interprètes principales, qui portent le film à bout de bras. Monika Bleibsteur est sidérante et la jeune Hannah Herzsprung bouffe littéralement l'écran. Quant aux quatre dernières minutes (d'où le titre), elle y est tout simplement phénoménale. Vraiment.

Soir en Ligne du 28/11/2007

par Didier Stiers, Philippe Manche et Nicolas Crousse