Ce film n'est plus à l'affiche
La Graine et le Mulet
Critique :
Abdellatif Kechiche, le roi du cœur
FIN D'ANNÉE SOMPTUEUSE, avec un film simple et miraculeux, qui rend hommage au sacrifice de nos pères.
Les amoureux du cinéma sont gâtés. Alors qu'on attend, pour le tout début 2008, les admirables films de Sean Penn (Into the wild), Ken Loach (It's a free world) et Ang Lee (Lust, caution), voici celle qui restera sans aucun doute comme l'une des plus belles pépites de l'année qui s'achève.
Entre Pialat, Pagnol, Monicelli et une furie du chaos qui, il y a trente ans, enfanta les plus grands films de Cassavetes, La graine et le mulet est une décharge d'énergie et d'amour qui transcende le chaos, les cris, les larmes et les excès. Et il y en a, dans le troisième film de Kechiche, à qui l'on doit La faute à Voltaire et L'esquive. Mais chez cet alchimiste, tout finit par faire sens. Et par faire œuvre. D'humanité.
Un jour, Slimane, ouvrier fatigué après 35 années passées dans le chantier naval, se retrouve sur le carreau. Plus de boulot, plus d'horizon, et un sentiment de retraite qui menace de rapidement devenir existentiel. Cet immigré de Sète va-t-il rentrer au pays, et y finir ses jours ? Non : avec l'aide de sa belle-fille, bientôt rejointe par toute la tribu familiale, il décide de transformer une vieille carcasse de bateau en restaurant à couscous aux poissons.
Soir en Ligne du 12/12/2007 par
Nicolas Crousse