Vincent Lannoo et son humour décalé, son univers foutraque peuplé de vampires (Vampires), de pov’fille enfermée dans des coffres de voiture (Ordinary man) et de gourous théâtreux pervers (Strass), signe, avec Little Glory, une fresque mélancolique sur l’adolescence au cœur du Michigan. Si l’on ne s’étonnera pas de retrouver le cinéaste outre-atlantique pour un film qui emprunte, comme tous les précédents, aux genres américains, on sera sans doute surpris par le sérieux de l’entreprise. Little Glory renouvelle son cinéma en douceur, l’enrichi de nouvelles influences, lui fait prendre une nouvelle direction, sans pour autant se démarquer radicalement de ce qui fait son style.
Il est libre Vincent Lannoo, libre comme un enfant. Depuis ses premiers films, son insolence envoie balader les schémas narratifs, se joue des contraintes et des codes pour offrir des films sans complexe, bourrés de trouvailles. Mais si depuis son premier film, Strass, il nous avait habitués à la parodie acerbe et déjantée, ce quatrième long métrage prend le chemin de la gravité sans lui faire abandonner pour autant la liberté de sa démarche. D’emblée séduits par le scénario de François Verjans, le cinéaste et le producteur John Engels se sont emparés de cette histoire initialement wallonne, et, avec une jolie liberté, l’ont transformée en rêve américain. (...) Cinergie.be