Ce film n'est plus à l'affiche
Inferno - L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot
Critique :
Les images de Clouzot sont sublimes, les interviews passionnantes : "L'enfer" de Bromberg a bien mérité son César du meilleur documentaire ; c'est un film fascinant sur la folie d'un cinéaste aussi génial que tyrannique.
C'est l'histoire passionnante d'un film maudit : "L'Enfer", projet ambitieux d'Henri-Georges Clouzot en 1964. Le cinéaste des "Diaboliques" veut explorer les affres de la jalousie dans un film joué par Romy Schneider et Serge Reggiani, qui entremêlerait les séquences réalistes et les scènes de fantasmes. Clouzot fait des recherches photographiques expérimentales pendant des mois, puis part filmer les scènes d'extérieur au pied du viaduc de Garabit, dans le Cantal. Mais piégé par son perfectionnisme maladif et les tensions du tournage, Clouzot est victime d'une crise cardiaque, et "L'enfer" est arrêté définitivement...
Depuis 45 ans, les images de ce film devenu légendaire (et dont Chabrol a signé une terne adaptation en 1994) étaient invisibles. Le grand cinéphile Serge Bromberg les a miraculeusement retrouvées, et s'en est servi pour construire un documentaire sur la genèse du film, grâce aux précieux témoignages des membres de l'équipe (Costa-Gavras, alors assistant, Catherine Allégret, et d'autres). Les images de Clouzot sont sublimes, les interviews passionnantes : "L'enfer" de Bromberg a bien mérité son César du meilleur documentaire ; c'est un film fascinant sur la folie d'un cinéaste aussi génial que tyrannique.
rtbf.be par
Hugues Dayez
L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot, épatant
Préambule important : ce film-là n'est pas la version inédite de L'Enfer, oeuvre inachevée d'Henri-Georges Clouzot (1964), dans laquelle un homme sombrait dans la folie par jalousie. Cet Enfer d'Henri-Georges Clouzot est un docu en forme de reconstitution de ce que furent la préparation et le tournage d'un film qui tourna réellement à l'enfer pour Clouzot. Serge Bromberg, infatigable chercheur de pellicules perdues a intelligemment mêlé essais techniques (délirants) et artistiques, scènes effectivement tournées et reconstitution (de simples lectures du scénario) des séquences manquantes. Résultat : un film à part entière qui peint, en creux, le portrait d'un homme perdu dans sa propre démesure (Clouzot).
L'express par
Eric Libiot