Ce film n'est plus à l'affiche
Breath
Critique :
... Sans jamais s'essouffler, il évite tous les écueils et nous cueille superbement avec ce film délice ...
Le douzième long du doué Sud-Coréen Kim Ki-duk met en scène deux solitudes en mal de vivre avec une infinie fantaisie et invite joliment à prendre des voies de traverse pour retrouver le souffle. Il parle de la vie, de la mort, de l'amour. Il aborde l'enfermement, le voyeurisme et la passion. Il évoque les envies et la raison. Combattre ses démons ou faire la paix avec soi-même.
Est-ce un drame ou une comédie ? Est-ce une fantaisie ou un poème ? Kim Ki-duk n'est pas auteur à se limiter à un genre. Sans jamais s'essouffler, il évite tous les écueils et nous cueille superbement avec ce film délice. C'est romantique, aérien, inventif, burlesque, inattendu comme une pluie de fleurs en hiver ou la légèreté du flocon de neige au printemps. De la part de Kim Ki-duk, qui de film en film, imprime un ton, un univers, une façon baroque d'appréhender le monde, ce n'est pas étonnant. Le réalisateur provocateur de L'île, passé dans une phase plus poétique depuis Locataires, a un don pour les histoires farfelues, les personnages bizarres, pour nous raconter une société habitée par la froideur, la noirceur, le désespoir. Et il le fait avec une rare simplicité qui ravit.
Le Soir en Ligne du 12/03/08 par
Philippe Manche, Fabienne Bradfer