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César du Meilleur Film Documentaire. Présenté en Sélection officielle, hors compétition, à la Mostra de Venise 2008.


Distribu� par :
Cinéart
Ce film n'est plus à l'affiche

Les Plages d'Agnès

Critique :

Agnès Varda ne se contente pas de signer son film le plus personnel. C'est aussi son plus beau.

Quelle leçon ! De vie. De jeunesse. De fraîcheur. A 80 ans, Agnès Varda ne se contente pas de signer son film le plus personnel. C'est aussi son plus beau. Dans Les plages d'Agnès, Varda avance à reculons vers son passé. Et revisite, avec l'émotion d'une enfant touchée par la grâce, quelques pages éparses de sa vie.

Le fil rouge de cette autobiographie déguisée, ce sont les plages. De celles de la petite enfance à La Panne à celles des années peace and love de Venice (Californie), en passant par la jeunesse à Sète ou les premiers émois cinématographiques à Noirmoutier. Des plages où la cinéaste de la Nouvelle Vague a laissé de vibrants souvenirs. Des plages, aussi, où elle a décidé de revenir, comme en pèlerinage, pour saluer les fantômes, parfois encore vivaces, du passé.

Grand album de photos jaunies, d'anecdotes colorées, d'archives inédites, ce film a la saveur des madeleines de Proust. On y voit dans un joyeux désordre Birkin et Laura Betti, grimées en Laurel et Hardy, croiser le fantôme de Jim Morrison à Paris ; la tête révulsée de Mathieu Demy, fils d'Agnès, dans une parodie de L'âge d'or de Buñuel ; les photos de Fidel Castro ; Godard croqué en clown sans lunettes. Ou encore Jean Vilar, évoqué aux premières années du festival d'Avignon, du temps où Varda en était la photographe, et y croquait en passant les silhouettes de Gérard Philippe, Philippe Noiret, Charles Denner.

Autant de visages qui ont traversé la vie de la petite Belge de naissance, qui évoque encore le casino de Knokke ou le souvenir ému de Jacques Ledoux. Il y a aussi, centrale, l'évocation de Jacques Demy, le réalisateur des Parapluies de Cherbourg, qui lui donna deux enfants et auquel Agnès resta attaché jusqu'à sa mort, en 1990, filmant au plus près la peau et les cheveux de paille de Demy, l'œil déjà éteint.

Les plages d'Agnès cachent parfois quelque pavé. En mai 68, Varda vit sur la côte Ouest des Etats-Unis, et y croise la cause des Black Panthers. Elle s'emballe aussi pour la cause féministe. Puis, plus tard, défend les « sans toit ni loi » (titre de son film, en 1985), comme les pauvres bougres obligés de se pencher pour chercher de quoi survivre (Les glaneurs et la glaneuse). A l'arrivée, une vie en forme de poème. Et un autoportrait touché par la grâce.

Le Soir du 11/03/2009 par Didier Stiers, Philippe Manche et Nicolas Crousse
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