Ce film n'est plus à l'affiche
Terribly Happy
Critique :
Et tous ces acteurs, tant les professionnels que les amateurs, tous excellents dans un jeu minimaliste et sans effets (...) A voir, sans restriction.
Avec ce film qui combine finement intrigue policière, drame de mœurs, comédie sociale et film d'horreur, le Danois Ruben Genz s'est vu récompenser du « prix spécial Police » attribué par un jury de policiers lors du premier Festival du film policier de Beaune. Avant cela, le film avait déjà obtenu le Grand Prix du Festival international de Karlovy Vary, l'été dernier.
Il est vrai que le réalisateur a su trouver un ton original, entre Kaurismäki, autre cinéaste du Nord, les frères Coen de l'époque Fargo, et une bonne inspiration issue des meilleurs films d'horreur, pour raconter, tout en ménageant ses effets, l'histoire de Robert (interprété par Jacob Cedergren), un policier de Copenhague qui, ayant commis une faute professionnelle, est temporairement réaffecté dans une petite ville de province. Sondant petit à petit les coutumes locales, il se dit que les habitants de ce village à l'apparente tranquillité doivent cacher de troublants secrets bien enfouis.
Il y a un côté western à ce récit, des plans qui font penser aux tableaux d'Edward Hopper. On détecte directement un style, une façon de poser la caméra, une manière de filmer les acteurs – dont une partie d'amateurs, puisque Ruben Genz a demandé aux habitants de la petite ville où il a tourné d'incarner leur propre rôle. Et tous ces acteurs, tant les professionnels que les amateurs, tous excellents dans un jeu minimaliste et sans effets, apportent beaucoup à l'atmosphère qui se dégage de cette intrigue où les secrets rampent derrière les façades. A voir, sans restriction.
Soir en Ligne du 10/06/09 par
Didier Stiers, Philippe Manche et Nicolas Crousse