The Cove

Critique :

La puissance du film vient aussi du contraste entre la beauté de certains plans et la violence sanglante qui s'affiche

La baie (the cove) dont il est question dans ce documentaire choc se situe dans la petite ville japonaise de Taiji.

Tous les ans, pendant six mois, s'y déroule une pêche aux dauphins. Les plus beaux spécimens sont vendus aux delphinariums, les autres sont tués, dépecés, leur chair étant très prisée par les restaurateurs et autres amateurs de sushis. C'est ainsi que quelque 23.000 dauphins sont massacrés chaque année au Japon.

Sensibiliser le monde au terrible sort des cétacés est le combat de Richard O'Barry, ancien dresseur de Flipper le dauphin, héros d'une célèbre série télé des années 60. Il est d'ailleurs l'un des acteurs principaux du film de louie Psyhoyos, coproduit par Luc Besson.

Car vingt ans après Le grand bleu, le Français continue de brandir l'étendard de l'amour de la mer. Mais après la fable, voici le cauchemar. Car c'est bien de massacre dont il est question dans ce documentaire écolo, filmé le plus souvent en caméra cachée et réalisé comme un thriller. La volonté est bien d'accrocher le spectateur et d'éveiller sa conscience. Le parti pris est réussi. La tension nous prend au cœur, aux tripes. Sans être racoleur ou sensationnaliste, le film déploie une vérité bouleversante, choquante, implacable, en suivant une équipe de l'Oceanic Preservation Society qui tente de révéler au monde entier la vérité sur Taiji.

La puissance du film vient aussi du contraste entre la beauté de certains plans et la violence sanglante qui s'affiche. Impossible de rester insensible.

Il y a quelque chose d'essentiel dans tout cela pour le monde dans lequel nous vivons et celui que nous laisserons à nos enfants. C'est sûr, après ce film, on ne verra plus un delphinarium de la même manière.

Soir en Ligne du 18/11/09 par Fabienne Bradfer et Didier Stiers