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Sélection Officielle au Sundance 2009 ; Meilleur Acteur (Paul Giamatti) au Karlovy Vary 2009 ; Sélection Officielle au Festival de Deauville 2009


Distribu� par :
Imagine
Ce film n'est plus à l'affiche

Cold Souls

Critique :

Le premier long-métrage de Sophie Barthes est une pure réussite :

Non seulement elle témoigne d’une écriture intelligente et originale mais elle parvient à mettre en place un réel langage cinématographique. La singularité de son travail va de pair avec une réelle complicité, revendiquée, avec le directeur de la photographie, Andrij Parekh. Une complétude exaltante !

C’est de prime abord au travers de l’écriture que la jeune réalisatrice établit un univers propre à la fois surréaliste et sensible. La finesse de la caractérisation des personnages va de pair avec la création d’une atmosphère spécifique, moteurs d’une intrigue à la fois loufoque et réflexive. Malgré un léger hiatus dans la construction – au sein de laquelle la prédominance du protagniste Paul Giamatti par rapport au personnage second est quelque peu regrettable – le scénario est admirablement ficelé. L’humour décalé côtoie une vive exacerbation pathétique. La réalisatrice parvient à fondre le spectateur au ressenti des ses protagonistes tout en lui permettant une délectable échappatoire. Au-delà une riche hypothèse de confrontation culturelle est pleine de sens. L’habile direction d’acteur et la justesse des choix esthétiques sont remarquables.

Cinem(m)a 1/06/2010 par Nicolas Gilson

Drôle, décalé et empreint de poésie, Cold Souls est le genre d’œuvre intemporelle et bercée par une vision unique du cinéma.

Votre âme vous pèse ? Débarrassez-vous en ! Le premier film en compétition du 35ème festival du cinéma américain de Deauville propose une variation douce amère sur le métier d’acteur. Cold Souls est l’œuvre de Sophie Barthes (d’après son propre scénario), une réalisatrice née en France et dont c’est le premier long-métrage. Elle orchestre une comédie dramatique osée et pleine de conflits internes, entièrement portée par Paul Giamatti dans son propre rôle.

Un peu comme Dans la peau de John Malkovich il y a dix ans, Cold Souls propose une mise en abyme déroutante et singulière dont les chemins sinueux permettent d’entrer dans les affres d’un cerveau créatif, rongé par le doute. C’est Paul Giamatti qui s’y colle et qui prête son physique débonnaire à un concept loufoque centré sur un acteur en train de perdre pied. A dire vrai, le comédien incarne un homme incapable de sortir de son rôle dans la pièce du maître russe (Oncle Varnia). C’est ce désespoir, celui d’être bloqué dans l’esprit d’un autre sans pouvoir lui donner corps (magnifiques séquences de répétition où Paul Giamatti révèle toute sa palette d’interprétation en essayant plusieurs tonalités de jeu sans pouvoir en saisir une qui convient). Libéré de son âme (« un organe comme le cœur ou le foie » prévient le Dr Flinstein), la star américaine, si elle arrive finalement à jouer sur scène, va pourtant rapidement ressentir le vide existentiel et l’ennui de vivre sans la pièce maîtresse de son essence. Voulant récupérer son âme (une sorte de pois chiche…), il va s’apercevoir que la banque des âmes s’est fait cambrioler. On vous épargnera les détails de la suite qui se joue en grande partie en Russie et où une jeune actrice de soap-opera se fait greffer l’âme de Paul Giamatti en pensant qu’il s’agit de celle d’Al Pacino…

Le long-métrage révèle des scènes légères et graves à la fois, toujours chargées d’humour et de philosophie. A la recherche de son âme perdue, Paul Giamatti se régale de tant d’attention et semble s’oublier pour mieux se réinventer. Seule la location d’un autre esprit que le sien (avec la banque des âmes, tout est possible !) rend l’œuvre opaque en proposant les visions de la donneuse anonyme à notre héros qui devient malade. Pourtant, même dans cette partie moins bien traitée, Sophie Barthes trouve des formules visuelles intrigantes et oniriques. Elle parvient à nous faire accepter un jeu de pistes déluré et presque nonsensique en variant les effets de style et les situations dramatiques. Et lorsque l’acteur trouve enfin le courage de sonder son âme pour retrouver le contact avec elle, le spectateur se prendra peut-être à aller puiser dans la sienne. Au final, on gobe tout sans temps mort, épris de cet univers ultra réaliste qui prend des contours science-fictionnels et métaphysiques. Drôle, décalé et empreint de poésie, Cold Souls est le genre d’œuvre intemporelle et bercée par une vision unique du cinéma.

Excessif par Nicolas Schiavi
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