Country Teacher

Critique :

Une interprétation remarquable et une mise en scène parfaite à tous les niveaux pour un sujet sans prétention mais traité avec une infinie délicatesse... Du très beau cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Un gros coup de coeur. Kevin Dutot 8 Ces films inattendus qui vous cueillent sans prévenir ont une caractéristique qui leur est propre : ils sont différents... Country Teacher l'est.

Le cinéaste Tchèque Bohdan Slama nous raconte ici le périple initiatique d'un professeur de biologie, un véritable défenseur des méthodes empiriques qui va se confronter à l'expérience de la vie où les pulsions et les sentiments viennent défier toute logique. Sur un sujet simple et sans prétention, le cinéaste signe un film particulièrement émouvant et quand les solitudes se rencontrent et se reconnaissent, quand les amitiés et les amours évoluent à contre-courant mais se forgent à force de creuser, Slama embarque le spectateur dans une parenthèse aérienne où l'on reprend son souffle, petit à petit... Country Teacher pourrait porter le titre du précédent film du réalisateur : Something Like Happiness ! Et ne cherchons pas plus loin, le bonheur est bien dans le pré.

Une interprétation remarquable et une mise en scène parfaite à tous les niveaux pour un sujet sans prétention mais traité avec une infinie délicatesse... Du très beau cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Un gros coup de coeur.

Dvdrama par Kevin Dutot

Un beau film qui tient à distance toute forme de pathos.

Un jeune professeur de biologie quitte Prague pour venir enseigner au fin fond de la Roumanie. Un exil que personne ne s’explique, pas plus ses proches, restés à la capitale, que ses nouveaux voisins, intrigués de voir ce jeune urbain débarquer loin de tous ses repères. Il dégote une petite chambre chez l’habitant, attisant rapidement l’intérêt d’une fermière du coin alors que les regards du jeune homme glissent, presque malgré lui, vers les formes plus viriles du fils de 17 ans de cette dernière. Si le cinéaste dévoile assez vite la piste de l’homo­sexualité de son héros, c’est pour mieux bifurquer et s’écarter le plus vite possible de la fiction à thèse avec les têtes de chapitres inhérentes au genre que sont la dissimulation, la révélation, l’ostracisme et la réconciliation. Sur fond de paysages ruraux, certes lumineux mais où bucolique rime avec mélancolique, Bohdan Sláma (découvert il y a deux ans avec Some­thing Like Happiness) orchestre une valse d’hésitation de solitudes et de réclusions sentimentales. Il recueille les traces de ces amours inassouvies et à peine assumées, les échos de ces violences faites à soi-même dans l’espoir, vain le plus souvent, de contrarier les désirs impérieux. Avec un délicat sens de la nuance, le réalisateur croque des figures esseulées, en tenant cependant à distance tout pathos grâce à un humour et une réelle empathie pour ses personnages ainsi qu’à une belle élégance d’exécution dans la mise en scène.

par Studio Ciné Live