Benda Bilili !

Critique :

A l'arrivée, un documentaire joyeux sur un petit miracle...

"C'EST LE FESTIVAL DES CANNES !" répètent-ils, hilares, en brandissant leurs cannes et leurs fauteuils roulants. Ricky, Coco, Roger et les autres membres du Staff Benda Bilili s'étaient jurés de devenir "le groupe d'handicapés le plus célèbre du monde" : les voilà propulsés stars de Cannes, où ils ouvrent la Quinzaine 2010 devant un public surchauffé.

Flash back : un jour de 2004, lors d'un reportage à Kinshasa, au Congo, les reporters Renaud Barret et Florent de la Tullaye tombent par hasard sur une bande de papys musiciens. Ils sont dans la rue, dorment la nuit sur des cartons et répètent la journée au zoo leurs morceaux avec de drôles d'instruments récupérés ça et là. Coup de foudre musical : Renaud et Florent décident de produire leur premier album et faire un film (Benda Bilili !) sur cette folle aventure. Ils utilisent des caméras légères, apprennent le lingala (la langue nationale) et se fondent dans le décor, s'intégrent à la vie du Staff Benda Bilili. "Les médias renvoient toujours une image négative de leur pays : la corruption, la misère, les ordures dans la rue... Nous, on voulait montrer des jolies choses et les faire passer par la musique". A l'arrivée, un documentaire joyeux sur un petit miracle : l'enregistrement d'un disque (le bien nommé "Très très fort", sorti en mars 2009) jusqu'à la tournée triomphale dans les grands festivals européens (Eurockéennes de Belfort, etc). Et le film continue : aujourd'hui, c'est la Croisette toute entière qui swingue au rythme funk & blues du Staff Benda Bilili...

par La Quinzaine des Réalisateurs