La vida de los peces

Critique :

(...) on aime, tout simplement

On le sait, le cinéma chilien est prometteur, preuve en est faite cette semaine par La Vida de los peces, le dernier film du jeune cinéaste Matías Bize. Des acteurs talentueux, un scénario intelligent qui sonne très juste à l’oreille d'un expatrié : on aime, tout simplement.

(...) Pour son quatrième film, Matías Bize (En la Cama, Lo bueno de Llorar), qualifié par les Cahiers du Cinéma (dont les goûts ne sont pas toujours ceux du grand public, certes) de "cinéaste le plus prometteur du ciné chilien", s’attache au thème de ces déracinés qui, une fois de retour au pays, sont partagés entre le plaisir de retrouver le monde de leur enfance et le sentiment de ne plus appartenir à cet endroit. Filmé en huis clos, la spécialité de Bize, son film raconte les retrouvailles d’une bande d’amis qui ne partagent plus que des souvenirs, et surtout celles de deux ex amants qui ont la sensation d’être passés à côté de leur vie. Pour interpréter ce couple manqué, il a fait appel à Santiago Cabrera (Andrés), connu mondialement pour ses rôles dans Che et la série Heroes, et la talentueuse Blanca Lewin (Beatriz), sa muse, qui jouait déjà dans En la cama.

Dès les premières minutes le spectateur est pris par le film et découvre, en même temps qu’ Andrés, ces histoires oubliées qui doucement refont surface… Le huis clos aidant, on s’identifie aux personnages, mais surtout à cette sensation qu’ont beaucoup d’"exilés" lorsqu’ils rentrent au pays et se demandent où, finalement, se trouve leur chez soi. Un grand film, à voir absolument !

par Elodie QUEFFELEC